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  • Photo du rédacteurToulouse is AI

CONF #14 : IA, big data, développement web : les métiers que vous pourrez vraiment faire

L’accélération et la démocratisation des usages de l’intelligence artificielle et du développement web permettent une plus rapide transformation des entreprises. Mais les besoins en compétence sont immenses nécessitant davantage de formation ou de reconversion. Pour mieux comprendre les nouveaux métiers du numérique, les enjeux d’inclusion et d’éthique, Toulouse is AI a organisé une conférence le 16 mars à TBS Education à Toulouse.


Un foisonnement de métiers et une grande diversité de perspectives de carrières, c’est ce qui caractérise l’univers de la data et du web et c’est le thème qui a réuni une centaine de personnes dans le grand amphithéâtre de TBS Education le 16 mars à Toulouse.


80 métiers du numérique

Serge Nyawa

Selon Serge Nyawa, head of department of information management de l’école, « les débouchés dans le domaine de la data et de l’IA sont immenses ». Rappelant que « le Forum économique mondial anticipait il y a quelques années la demande de 133 millions de postes dans les métiers de la data au niveau mondial », le directeur du master intelligence artificielle et business analyst, estime que « tout le monde peut y avoir accès, avec des profils et des CV d’horizons divers. De notre côté, nous voulons former des managers au profil hybride et qui ont une vision globale de l’IA et de la data dans l’entreprise : technique, management et stratégie. »




Magali Germond

Reconnaissant qu’il est parfois difficile de se repérer dans le foisonnement des nouveaux métiers du numérique, Magali Germond, associée et co-founder de GoodAlgo, startup experte en data science & éthique des IA, a affirmé que la plupart des métiers de la donnée et du numérique n’existait pas il y a 10 ans. « Au sens large, précise-t-elle, on estime à plus de 80 le nombre de métiers depuis data scientist, data analyste, développeur, expert blockchain ou cybersécurité jusqu’à manager IA en passant par UX-UI designer, etc. Les besoins des entreprises et les compétences évoluent si vite que tout le monde n’a pas les mêmes définitions des métiers. De plus, de très nombreux métiers sont purement et simplement à inventer, par exemple celui d’expert-e en green IT. »




Pour répondre aux besoins croissants des entreprises, les capacités de formation doivent s’adapter. En Région Occitanie, estime Marc Sztulman conseiller régional et président de Cyber’Occ, « il manque 4 000 personnes par an dans le numérique et c’est pourquoi la Région Occitanie a créé l’École régionale du numérique, un réseau de 20 écoles du numérique qui permet au plus grand nombre de suivre des formations courtes et certifiées. Nous voulons absolument éviter que les entreprises ne délocalisent leur tech avec un risque de perte de chiffre d’affaires de plusieurs centaines de millions d'euros. »



Formation ou reconversion

Face à un public essentiellement composé de jeunes générations, des témoignages ont permis de mieux saisir ce qu’une formation complémentaire ou une reconversion peut apporter à une carrière. Adriana Kosowski, consultante senior en data et intelligence artificielle chez IBM et alumni de Le Wagon, a expliqué qu’à la fin de ses études de marketing à l’Edhec et à l’ESCP, elle a fait un voyage d’études dans la Silicon Valley : « Tout le monde parlait d’'intelligence artificielle, un domaine que je trouvais à la fois super intéressant et mystérieux. Après avoir intégré IBM j’ai fait une formation très intensive de 9 semaines au Wagon en Learning Data Science, Data Visualisation, Machine Learning & Deep Learning. Cela a été un vrai accélérateur parce que désormais je comprends la partie technique et cachée de l’iceberg et je peux manager tous les projets de transformation des entreprises. » 

Adriana Kosowski


Tomislav Bockaj est lui actuellement en reconversion et en formation de développeur en intelligence artificielle au sein de l’école Microsoft by Simplon.

Après un début de carrière juridique à l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) et au contact des chercheurs en informatique, il a ressenti l’envie de se lancer dans le développement web. « Depuis quelques semaines, explique-t-il, je travaille au sein d’Actia sur un projet de maintenance prédictive tout en faisant une formation Simplon très intensive et pratique. L’objectif est d’être opérationnel en IA le plus vite possible. Ce qui est génial dans la formation c’est que les profils sont très variés. Certain-es viennent de la banque, des RH, de l’aéronautique, etc. L’IA est partout, c’est une vaste planète ! »



ChatGPT, allié ou concurrent ?


Lors de la soirée organisé par Toulouse is AI, il a beaucoup été question de chatGPT et de tous les outils utilisant l’intelligence artificielle pour générer du texte, du son ou de l’image.



Selon Serge Nyawa, « l’IA générative et chatGPT constituent une innovation de l’ordre de la révolution et pourrait bien nous faire oublier celle de l'internet. Mais il va falloir prendre le temps de faire la distinction entre les usages pertinents et non pertinents. Il faut aussi en encadrer l’usage. En tant qu’école, nous n’irons pas vers l'interdiction formelle parce que c'est totalement inutile mais TBS Education produit un mémorandum à destination des professeur-es et les étudiant-es. »

Eugénie Clément

Pour Eugénie Clément, cheffe de projets data et usages au sein d’Ekitia, il est inutile de se claquemurer derrière les interdictions : « Il faut au contraire intégrer les outils comme chatGPT dans un processus de décision. Mais il faut être conscient que la période actuelle et la technologie génèrent des risques supplémentaires de cyberattaque ou de manipulation de l'information et des opinions. D’où l’importance d’un cadre éthique. Nous sommes dans une période de définition de ces principes moraux nécessaires et respectueux de l'humanité. »







IA, biais et cadre éthique


La question de l’éthique des données va bien au-delà des sujets liés aux données personnelles a rappelé Eugénie Clément : « Dans une réflexion sur l’éthique des projets IA, il faut tenir compte du fait que chaque pays a ses valeurs et ses principes éthiques ; ceux-ci dépendent d'un contexte. »


Il faut en tenir compte au tout début des projets IA, faute de quoi l’utilisation de l’intelligence artificielle devient un accélérateur d’inégalités ou d’injustice. Serge Nyawa a cité l’exemple qui lui a été rapporté dans le cadre d’un programme de recherche mené avec l’Université de Johannesburg en Afrique du Sud : « Une femme faisait le constat qu’avec l'apartheid, toutes les données disponibles dans le système bancaire sud-africain sont basées sur des critères à caractère racial. Lorsqu'on entraîne des algorithmes pour prédire un score bancaire à un client, si on le fait à partir de données faussées à la base, on continue à reproduire des biais raciaux et à accentuer des disparités. »


Magali Germond, dont l’entreprise GoodAlgo conseille dans le développement des projets numériques de manière éthique et responsable, a de son côté a expliqué que chaque étape de cycle de vie d’un projet data est rattaché à des principes éthiques, de la conception jusqu'à l’exploitation. « GoodAlgo a établi une pyramide de 7 familles de principes, rattachées à 49 principes éthiques (discriminations, impact écologique, environnement sociétal, transparence, fiabilité, etc.…) qui va jusqu’à l'éthique de la condition humaine » et qui permet aux entreprises de suivre un processus encadré de traitement et d’utilisation des données.



Plus de femmes dans le numérique


La diversité des équipes est une des conditions de réussite des projets IA et data ; les intervenant-es de la rencontre du 16 mars l’ont rappelé. « On manque de femmes dans le numérique », estime Magali Germond, également administratrice de Digital 113 et DR Occitanie Femme du Numérique pour Numeum Occitanie : «  pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive. Il faut donner aux femmes le pouvoir d’agir sur les mutations XXIè siècle. Si on développe une technologie au service de l'humanité mais que celle-ci est développée à 100% par des hommes, elle ne sera pas représentative de de l'humanité.»



Adriana Kosowski a estimé qu’ « en matière de parité les choses avancent beaucoup. Dans nos équipes chez IBM nous atteignons presque une parité parfaite. Lorsque j'ai fait le Wagon, sur 30 élèves nous étions 12 femmes. » Constat nuancé par Magali Germond qui reconnait que certains métiers sont en effet assez féminisés mais d’autres pas du tout : « 75 % de femmes dans les métiers supports (RH, administration, marketing, communication) mais seulement 27 % de codeuses, 11% de femmes dans la cybersécurité, et 9 % uniquement à la direction des startups. »


Marc Sztulman

La soirée a été clôturée par Marc Sztulman conseiller régional et président de Cyber’Occ. Élargissant le propos, il a estimé que la « période que nous vivons est hors du commun. L'histoire de la technologie, l'histoire de l'adhésion à la technologie, est toujours une histoire de tension et d’adaptation. La réalité, c’est qu’un diplôme donne accès à des compétences mais aussi à une vision du monde qui permet de s’ adapter aux évolutions des technologies. »











Emmanuelle Durand-Rodriguez


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