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  • Photo du rédacteurToulouse is AI

Focus #2 : Future of Work, lancement d’une enquête internationale sur l’IA et le travail

Dernière mise à jour : 28 oct. 2020



Le Partenariat mondial sur l'IA (GPAI) lancé en juin 2020 et destiné à construire une IA éthique et responsable se penche sur l’avenir du travail. Un groupe de recherche, dirigé par le sociologue Yann Ferguson cherche à recueillir les témoignages d’entreprises ou d’organisations et à comprendre les cas d'utilisation réelle de l’intelligence artificielle.


 

Quel est l’objectif du GPAI à travers l’enquête que vous menez ?

La mission du groupe de recherche est de mener une analyse technique critique pour contribuer à une compréhension collective de l’utilisation de l’IA au travail. L’objectif est de fournir des recommandations et de répondre à plusieurs questions majeures pour l’avenir de nos sociétés : comment l’IA peut préserver la qualité de l’emploi ? Comment peut-elle être inclusive, contribuer à la santé et à la sécurité ? Comment peut-elle à la fois rendre autonomes les travailleurs et augmenter la productivité ? Pour cela, nous essayons de voir ce qui se joue vraiment dans cette première vague d’intégration de l’IA que nous vivons. L’intelligence artificielle nourrit beaucoup de fantasmes et nous voulons sortir de l’analyse spéculative pour développer une analyse à partir d’une vision factuelle, actuelle et réaliste. Notre objectif est donc, dans un premier temps, de faire une photographie de l'état actuel des interfaces et des processus basés sur l'IA dans les entreprises et les organisations. Il s’agit de rassembler et d’analyser les expériences en cours ou finalisées ainsi que les cas réels d’usage de l’IA. Je souhaite donc interviewer des dirigeants et dirigeantes, des responsables de projets, des managers ou des employés qui utilisent ces applications de l’IA dans leurs activités.

Quelles informations sur l’IA au travail recherchez-vous ?

Les questions portent sur le processus de développement du système IA (quel type de système d’IA utilisé, objectifs visés par l’organisation, implication des travailleurs ou représentants du personnel, intégration d’experts ou de chercheurs, création d‘accords généraux sur l'utilisation de l'IA dans l'entreprise), sur les données personnelles des employés, sur l’interface humain-machine et sur les facteurs éthiques pris en compte dans le design du système d’IA. Nous cherchons à avoir des informations sur l’implémentation et les retours d’expérience ainsi que sur l’analyse d’impact : l’IA a-t-elle conduit à des réorganisations ? Y a-t-il des impacts sur les demandes de qualification et la gestion des compétences ? Y a-t-il des conséquences sur la charge de travail, les conditions de travail et la gestion de la santé ? L’enquête se conclut sur la question des retours d’expérience : Ont-ils porté sur l’application, sur l’efficacité elle-même de l’application, sur des dysfonctionnements, sur retours techniques ? Y a-t-il eu des retours sur la charge de travail, les compétences ou des résultats inattendus qui ont amené à repenser l’organisation du travail ou à changer la trajectoire prévue initialement.

Comment répondre à l’enquête ?

Nous avons mis en place un template en ligne dont les réponses me permettent de préparer l’entretien au téléphone et je propose que les personnes qui souhaitent participer à l’étude me contactent directement à cette adresse : gpai.survey@gmail.com

Dans quel cadre se déroule cette étude que vous dirigez ?

L'enquête est engagée dans le cadre du PMIA (Global Partnership on AI, GPAI) qui est une initiative internationale (lancée par la France et le Canada) qui vise à guider le développement et l’utilisation responsables de l’IA, en se fondant sur les droits de l’Homme, l’inclusion, la diversité, l’innovation et la croissance économique tout en cherchant à atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies. Le PMIA rassemble des experts issus de l’industrie, de la société civile, des gouvernements et du milieu universitaire. 4 thèmes ont été déterminés. Ils concernent l’utilisation responsable de l’IA, la gouvernance des données, l’innovation et la commercialisation, l’avenir du travail. Sur ce dernier thème j’ai la charge du pilotage du premier livrable destiné à élaborer un catalogue de cas d'usages réels. Ce travail de recherche est appuyé à la fois par l’OCDE et en France par l'Inria, notamment Sarah Lamoudi et Bertrand Braunschweig. Les livrables suivants concernent l'usage de l'IA dans la formation, les interactions humains-IA, les biais, les effets de l'IA sur les conditions de travail et enfin la mise en œuvre d’un laboratoire vivant de l'IA au travail.


Qui sont les experts avec qui vous travaillez au sein du groupe de recherche ?

Il y a 27 membres, je ne les citerai pas tous. Notons par exemple Carl Frey (Oxford University) dont l’étude en 2014 avait fait grand bruit et qui disait que 47 % des emplois seraient automatisables d'ici 20 ans ou encore la française Laurence Devillers (Paris Sorbonne) spécialiste de la robotisation ou encore la japonaise Yuko Harayama (Riken).


 

Propos recueillis par Emmanuelle Durand-Rodriguez

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